Des amis, un flacon de vin, du loisir, un coin parmi les fleurs ... je n'échangerai pas cette joie pour un monde, présent ou à venir.
Hafez (1325-1390), poète persan.

lundi 4 mai 2020

Le confinement, une histoire dont on se souviendra longtemps !



Comme tous, nous n 'avons pas réalisé l'ampleur du virus. Je me plaisais à dire que vu que je n'ai jamais attrapé la grippe, ce serait un comble d'attraper celle ci ! Puis la maladie est arrivée en Italie, en Espagne. Nous avons cessé d'embrasser nos collègues, puis cessé les contacts.
Pour les acteurs de la grande distribution, le Coronavirus et ses implications ont vite été une réalité. Les 3 ou 4 jours précédant le confinement, la vague de clients a empli nos points de vente. Pour nous, aucune protection, aucun masque ou gel hydro-alcoolique et moins encore de plaque en plexi ! Non rien de tout cela n’était en place et pourtant ce sont des centaines de personnes qui sont venues frénétiquement vider nos rayons et se comporter comme des sauvages. Ici notre magasin fait moins de mille mètres carrés. Le dimanche des fameuses élections, ce sont plus de 260 clients qui sont venus en trois heures de temps.
Épuisés, écœurés de constater ces personnes seules ou âgées qui prenaient ( sous prétexte de précaution) des dizaines de rouleaux de papier WC laissant aux familles derrière eux le seul autre choix que de prendre de l’essuie-tout ou même des lingettes . A ce moment là, nous n'avions encore aucune visibilité sur l'avenir. Mais nous sentions que ce serait compliqué.
Je me souviens avoir parcouru le magasin en prenant, ébahie, des photos des rayons vides.
Très vite, le mardi ou mercredi suivant soit à partir du confinement, les premières plaques de plexiglas aux caisses ont été installées par la direction ainsi que des gants ont été fournis.
C'est à ce moment que la solidarité a fait son apparition. Nous avons reçu des masques réalisés par des couturières soucieuses de notre protection. Merci à elles !
Puis est venu le temps de la pédagogie. Expliquer les mesures de gestes barrières. Les marques au sol ne suffisaient pas. Sont apparus les clients sceptiques voire pire.
Ça rime à quoi ? Vous êtes des moutons de Panurge ! Vous croyez le gouvernement aveuglement ?
Le ton entre clients montait parfois. Les attestations écrites ainsi que les amendes sont venues enrichir les conversations.
Ils s'en mettent plein notre dos. Ils ont trouvé une façon de nous plumer !
Puis c'était le tour de la grande distribution d'en prendre pour son grade.
Et bien, ils s'en mettent plein les poches en ce moment ! Sans compter que les prix ont drôlement augmenté ! Tous des voleurs !!!
Et nous pendant ce temps là :
Monsieur reculez s'il vous plait.
Veuillez attendre madame que la cliente ait terminé
La règle d'une seule personne par foyer pour faire les courses a été la plus impopulaire. Pourtant, il semblait évident que si il y avait un moyen de garde pour les enfants, il était inutile de les traîner dans nos points de vente. Que madame ou monsieur pouvait venir seul. UN CADDY UNE PERSONNE
Les insultes ont débuté. Les menaces aussi. Les gens faisaient demi-tour et retournaient chercher un second caddy ou un panier. On a vu arriver 4 jeunes hilares prenant chacun un chariot et se foutant de notre tête.
Les nerfs étaient mis à dure épreuve ! La direction nous a demandé de prendre du recul. Mais si certains y sont arrivés d'autres ont été plus impactés.
Nos journées devenaient de plus en plus denses et intenses. Nous avions les désinfections du magasin, les clients qui étaient toujours de plus en plus nombreux . Tout en faisant notre travail ! Les premiers masques sont arrivés le 24 mars. Personnellement, j'ai été tellement soulagée. Je me sentais un peu plus en sécurité .
Nos clients , eux aussi, avaient leurs propres masques !

Des bonnets de soutiens-gorge, des culs de bouteilles en plastique, des masques de chantiers avec la visière, des feuilles d'essuie-tout superposées, des feuilles en plastique transparent, etc
Pour les gants, là aussi les clients se sont révélés créatifs. Des gants de vaisselle, de jardinage, de chantier, de moto ou en laine, de ski même des chaussettes !
Le rythme s'est accéléré. Pâques en ligne de mire comme les vacances scolaires. Nous avons découvert de nouvelles têtes, lyonnais ou autres venus s’échapper en campagne . Les mamies qui achetaient pour 40 euros de courses, ont acheté gigot, champagne et gâteaux ! On a battu des records les jours précédents les fêtes pascales. Au bord du burn-out , le samedi, mes nerfs ont lâché. Un monde fou depuis le matin, les clients qui décident de venir en couple et nous enjoignent d'appeler les gendarmes, ces deux frangins qui viennent avec un gosse acheter un sac de charbon de bois et un pack de bières... Puis ce toxico qui arrive à ma caisse et qui se met à baver sur son argent. Ce jour là, j'ai pleuré 2 heures d'affilées pendant midi avant d'y retourner.
Pourtant moi, je m'estime chanceuse. Je rentre du boulot dans un environ sain. Une maison avec jardin, mon mari et mon fils à mes côtés même si mes trois autres enfants sont loin. Notre dernière réunion était le 17 février, ils vont bien et c'est là l'essentiel. Ce n'est pas le cas de tous. Certain(e)s sont seuls en appartement. D'autres vivent dans des foyers où la violence règne. Rentrer dans son logement où monsieur est contraint au chômage, s'entendre dire qu'elles sont chanceuses de sortir bosser ( pourquoi tu te maquilles, tu me laisses seul, etc) les enfants à s'occuper avec les devoirs et leçons sans oublier les tâches ménagères.... Oui je m'estime chanceuse.
Depuis le début des vacances scolaires et plus encore avec la date annoncée du
dé-confinement, la population s'octroie des libertés. Ils sont de plus en plus nombreux à sortir. Nous sommes pris à partie pour tout. Le gouvernement ceci, les maires cela, pourquoi l'école ? Bien sûr, on leur a menti : pas de pénurie ? Où est la farine ?
Nous avons bien envie de leur dire que les pénuries viennent de leur propre comportement. Que nous avons autre chose à faire au travail que de commenter les actions gouvernementales.
Certains nous annoncent heureux qu'arrive la fin de tout ce « merdier » et qu'on va pouvoir ôter les masques et toutes ces conneries le 11 mai ! De toute façon, chez nous y en a pas du corona ! On est à la campagne ma p'tite dame !
Le 2 mai après une journée de fermeture pour la fête des travailleurs, l'affluence a atteint des records ! Obligés de bloquer l'entrée tant le monde était dense chez nous. Les papys et mamies qui sont venus chaque jour depuis le début étaient là, d'autres sont venus deux à trois fois la journée. Ils nous expliquent aussi qu'ils ont fait des listes de personnes qu'ils vont aller voir le 12.
On nous chuchote que la maladie est une invention (théorie du complot).
Certains qui suivent à la lettre les mesures de confinement sont abasourdis par cette faune ! -Ils sont inconscients tous ces gens. -Mais oui mais ça fait un moment que c'est comme ça. -Moi je ne suis pas sorti depuis quinze jours. -Je sais mais que voulez-vous, tout le monde ne se sent pas concerné. -En tout cas merci, merci d'être là pour nous.
Car il faut être honnête, beaucoup nous remercient et nous respectent.
Mais nous assistons ce jour à des scènes irréalistes : sur le parking, on se sert la main, on embrasse les enfants.

Une vieille cliente ce samedi vient nous confier qu'ils vont fêter les 82 ans de son mari. On suit les règles nous dit-elle . Nous ne serons que 6. -Mais les restrictions de réunion ne commencent qu'à partir du 11 -Rien à foutre elle nous répond ! Puis à la caisse, nous apprenons que le fameux papy fait le test du covid le lundi suivant puisque le médecin a des soupçons.
Nous sommes une équipe dynamique. Une seule manque à l'appel pour des raisons médicales. Nous sommes venus chaque jour affronter l'impensable, l'inimaginable. Une de mes collègues ne dort plus beaucoup. Nous avons tous fait des sacrifices : nous n'avons pas vu enfants, petits enfants ou parents depuis longtemps et nous savons tous que nous ne nous reverrons pas ce 11 mai prochain. Nous ne travaillons pas à l’hôpital mais nous sommes en première ligne. Une infirmière urgentiste me confiait se sentir plus en sécurité à l'hôpital que dans notre magasin. Là-bas au moins, on sait qui est malade.
J'ai même fait la demande d'un numéro d'urgence et d'aide psychologique.
Je ne sais pas de quoi sera fait demain mais nous allons tous rester impactés par cette pandémie .

RESTEZ CHEZ VOUS !













lundi 22 mai 2017

Projet 52 édition 2017 #20


Cette semaine, le thème est Main... Cette photo représente tout ce que j'aime chez mes enfants, leur sens de l'humour! Ce jour là, ils étaient avec moi pour faire une marche de 10 km. On a parlé, rit , crié. On a marché dans la boue, on a traversé des petits cours d'eau et on a admiré un magnifique panorama.



Ce challenge continue ici et sur Instagram #17projet52 ! Et si vous le souhaitez, allez découvrir Milie sur son blog cestquoicebruit.com .


mercredi 10 mai 2017

Jolly Jumper ne répond plus




Lucky Luke fait parti des BD que je lis depuis l'enfance. Mais je dois avouer que je suis restée fidèle au créateur René Goscinny. Pour cette édition, j'ai craqué. Tout d'abord en raison d'une bonne publicité, je dois le dire, mais aussi par curiosité. 
Pour commencer le ton: humour et décalé! Incroyable ce cheval qui boude non? Les dialogues parfois complètement barré. Quand on lui propose une brindille et qu'il refuse puisqu'il a arrêté... Le paradoxe est peut-être dans le costume identique mais de couleurs différentes. Du coup plus personne ne le reconnait! Vous aurez compris que c'est la BD à offrir ou s'offrir pour passer un bon moment. C'est une belle réussite et bonne réinterprétation de ce héros. En écrivant ce post, je suis allée lire les critiques et j'ai constaté que tout le monde n'est pas du même avis. N'hésitez pas à partager en commentaires. 

Bonne lecture! 



Projet 52 édition 2017 #19



Le thème de la semaine est le Bonheur! J'ai beaucoup de chance car mon bonheur, il est quotidien avec une jolie famille de 4 garçons et une belle-fille adorables. Maintenant, les grands sont à Lyon mais nos weekends sont un océan de bonheur! Et il y a aussi mon chéri qui partage ma vie depuis 28 ans. ( Ouais je suis vieille!! )  Le bonheur il est là!



Ce challenge continue ici et sur Instagram #17projet52 ! Et si vous le souhaitez, allez découvrir Milie sur son blog cestquoicebruit.com .



mardi 9 mai 2017

Projet 52 édition 2017 #18



 Le thème de la semaine est Noir et Blanc. Alors sans hésitation, je partage avec vous un dessin de mon fils, le numéro 2, Niko. Je sais que j'ai un parti pris mais il est tellement doué que je suis en admiration devant ses créations. Ce dessin est un des rares en noir et blanc. 



Ce challenge continue ici et sur Instagram #17projet52 ! Et si vous le souhaitez, allez découvrir Milie sur son blog cestquoicebruit.com .